Du bonheur dans l'assiette
Pour sûr, Sakurada Hiyori est une actrice qui monte en ce moment et elle délivre dans Atari no Kitchen ! tout un menu d'émotions qui régalera les amateurs de bon jeu d'acteur. Si vous n'avez pas encore d'indigestion de dramas sur la bouffe, je vous suggère une incursion dans la cuisine de Hiyori-chan avec ces 11 épisodes feel good qui vous régaleront des ondes positives dont on a si besoin en ce moment.Le casting met déjà l'eau à la bouche puisque le mentor d'Hiyori -chan n'est autre que le classieux Watabe Atsuro toujours flippant et détestable en chef d'entreprise ou politicien véreux, mais tellement inspirant et adorable ici, en cuisinier de ce petit Izakaya de Tokyo qui fleure bon l'ère Showa, pour ne pas dire l'ère Edo. D'autres jeunes pousses, comme Kubozuka Airu, accompagneront d'un jeu juste et intense notre timide cuisinière, mais c'est elle le plat principal de cette série qui dès les premières secondes vous fera comprendre que l'on est bien dans une adaptation d'un manga.
En effet, sa timidité ne peut être vue que comme exagérée de notre côté de la planète. Mais ce serait sans connaitre le caractère tout en retenue du peuple japonais. Sa peur d'aborder les gents, même des connaissances, sa communication bafouillante ou sa maladresse, sont présentes chez beaucoup de jeunes adultes plus habitués aux réseaux sociaux et à l'identité cachée des jeux en lignes. Beaucoup se retrouveront donc dans Atari-Chan ou d'autres personnages, qui loin d'être une Hikikomori, cherche à tout pris à communiquer avec les autres. Ses études supérieures choisies pour travailler cette communication ne l'aideront pas beaucoup et c'est bien par la nourriture qu'elle rendra service à de nouveaux amis, comme à des inconnues pour qui elle montre une empathie salutaire.
Loin d'êtres eux-mêmes extravagants, c'est un calme général qui se dégage de ce drama. Il est reposant, inspirant et nous envoie tellement d'ondes positives. Il nous apprend à communiquer autrement que par la parole. L'image, l'odeur, le goût…, La cuisine est un vecteur de communication essentiel et le calme qui règne lui-même dans le petit restaurant, normalement, lieu bruyant et animé, tranche avec l'abrupté des mots et la difficulté de les sortir calmement. Hiyori-chan livre ici une prestation de haut niveau. Ses bafouillements sonnent justes et il est fort à parier que l'on aura du mal à l'imaginer dans un autre rôle tant elle habite celui-ci. Mais elle a déjà prouvé qu'elle était un vrai caméléon. Son humanité et son empathie pour les autres, faits un bien fou en ces jours de plus en plus noirs pour notre pauvre monde. Il faut donc rapidement pousser la porte de cet Izakaya, afin de rassasier votre corps et surtout votre âme.
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Beauté intérieure
Je suis surpris qu'à 23 ans Sakurai Hinako accepte encore de jouer le rôle d'une élève de 16 ans écervelée dans un school drama bourré de clichés. N'étant clairement pas la cible visée par cette histoire, certaines subtilités doivent m'échapper, mais on est loin de la double personnalité assez bien jouée de Janus no Kagami. Si en manga Mairu no Vich doit certainement être très drôle, bien écrit et dessiné (désolé, pas lu), l'adaptation en drama pourrait gagner en finesse. Les effets spéciaux pour faire scintiller les personnages passent au début et on peut même trouver ça original, mais les personnages sont surjoués au point que chaque situation révèle sa chute bien trop vite. Cela casse tout effet de surprise, nous poussant ainsi à l'ennui, alors que l'on devrait éclater de rire. Peut-être d'avoir attendu 10 ans avant d'adapter le manga de Sato Zakuri était bien trop long. Tellement de school dramas et de comédies romantiques sont depuis passés par là. Et je ne voudrais même pas compter ceux où le prince du lycée finit avec une fille banale, qu'il ou qu'elle ignore au début. De toute façon depuis Itazura na Kiss, aucune histoire de ce type ne pourra trouver grâce à mes yeux, alors... La perfection ne pouvant être dépassée.Alors, il faudra chercher ailleurs son bonheur. Dans l'humour potache, mais qui me touche que très rarement. Là on sent qu'on est vieux, mais les très jeunes adoreront. Dans le jeu des acteurs qui essayent de se rapprocher au maximum de l'univers shojo et school life (américain?). Dans les beaux gosses pour ses demoiselles ou messieurs, parfois sportif, parfois... maquilleur pro et lycéen(???). Et pour moi dans le jeu si particulier de Sakurai Hinako qui fait vite oublier son véritable âge pour habiter totalement son personnage. C'est même à se demander si elle a vraiment 16 ans dans la série, tant elle arrive à jouer parfaitement l'immaturité et le manque de confiance en elle. Je lui en donne à peine 12. Cela dit sa voix roque passe mal. Surtout lorsqu'elle se met à soliloquer, sa spécialité dans beaucoup de dramas.
Diffusée à l'heure du repas de midi, la cible de la série est claire, les ados et un peu la famille. Mais la série affiche tellement de stéréotypes sur la vacuité de la jeunesse, qu'elle joue complètement contre son camp, en cantonnant les lycéens japonais à des coquilles vides obsédés par les apparences. Et ne parlons pas de l'image de la femme, laissant le choix entre admiratrice et comme le titre l'indique si finement ... garce, avec comme seul atout dans la vie, son physique. Les clichées s'étendent même maladroitement vers la communauté gay, en l'image d'un frère que malheureusement beaucoup de japonais (et autres) imaginent comme le représentant du genre. Mais peut être que je me trompe.
Finalement, cette série sera un succès, car s'il y a bien une période de la vie qui unis le monde entier, c'est l'adolescence. Des séries comme Sauvé par le gong, il y en a eu des milliers et il y en aura encore. Et je préfère voir celles-ci comme un exutoire pour la jeunesse. Mais certainement pas un miroir de la société (japonaise), mais je sais que personne n'est dupe ici. Alors retirons ce maquillage qui masque si maladroitement les vrais sentiments de notre jeunesse.
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