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Elisheva
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Jun 7, 2024
Completed 0
Overall 10
Story 9.5
Acting/Cast 10
Music 9.0
Rewatch Value 9.0

Cinematic poetry

This is both a family drama of changing times in early 20th century rural Japan and a beautiful, poetic melodrama depicting a romanticised and idealised version of the life of an idealistic young man who, after his death, became one of Japan's most loved poets and writers. It feels a very fitting tribute for Miyazawa Kenji.

So far in JFF Online I've seen three films which include arts and creativity - The Lines That Define Me (sumi-e ink painting), Single8 (1979-era amateur movie-making) and this one. In all of them, characteristics of the art form shape and inform the ways the stories are told. If Miyazawa Kenji had been a different writer, this would have been a different film.

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Kenseiden
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Jun 22, 2024
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Overall 9.0
Story 9.0
Acting/Cast 9.5
Music 8.5
Rewatch Value 9.5

Un peu plus près des étoiles

Jeune fan occidental de mangas, tu as toujours voulu briller en société en racontant la vie de Miyazawa Kenji ? Voilà une biographie en live action pour le moins éloigné d'un shōnen manga (mais pas tant que ça, finalement). Il pourrait te permettre de passer pour un esthète, mais attention, longues scènes de paysages contemplatifs et patriarcat de l'ère Meiji, tu devras affronter. Et cela durant deux heures d'un film destiné aux (vieux) fans d'un Japon fantasmé.

Papa, où t'es ?
Après cette introduction digne d'un conte pour enfant, il est temps de redevenir adulte. Avec ses doutes, ses tiraillements et ses responsabilités familiales. C'est un peu l'histoire de ce film qui prend acte à une période charnière de l'histoire du Japon et du changement de mentalité qui en découle. Miyazawa Kenji est un pur produit de l'ère Meiji. Période du début du siècle dernier, caractérisé par son ouverture sur l'occident, après des siècles d'ostracisme. L'écrivain pour enfant le plus célèbre du Japon est dépeint, durant son adolescence, comme un jeune rebelle qui se cherche. Changeant d'études comme de chemises, mais cherchant toujours l'approbation de son père. Car c'est lui le personnage principal de l'histoire. Plus qu'une biographie, on assiste, dans cette adaptation de cette touchante Nouvelle, au déversement d'amour romancé qu'à un père pour son fils.

Toucher les étoiles
Ginga Tetsudo no Chichi est un film brillant sur les liens père-fils, mais aussi sur la paternité artistique. Suda Masaki incarne un Miyazawa Kenji bluffant, alors que Yakusho Koji endosse le rôle du père idéal, mais pas idéalisé. La filiation est forte entre le prix d'interprétation masculine de Cannes 2023 et celui qui le décrochera bien un jour, à force de choisir ses rôles avec autant de bon goût. Mais espérons-le, avant d'atteindre l'âge de son mentor. Rempli de poésie, comme les nouvelles de Miyazawa Kenj, cette adaptation arrive à transmettre les valeurs simples et la beauté de l'époque. Mais elle arrive aussi à nous faire comprendre les aspirations de la jeunesse d'il y a déjà plus d'un siècle. Le père ne pense qu'à la réussite de ses enfants, profitant de son statut de notable, alors que la pauvreté, les catastrophes naturelles et les maladies gangrènent la région. Le fils, épaulé par sa petite sœur qu'il adore, n'aspire, qu'à changer cet état de fait. Agronome pour nourrir le peuple, écrivain ou religieux pour nourrir les esprits, il va longtemps hésiter et on se passionne à découvrir les raisons de ses choix à travers le regard et les sentiments de son père.

L'insoutenable fragilité de l'être
Le film touchera à beaucoup de moments en plein cœur. Très intense au vu de la période et des évènements qui frappent cette famille idéale de l'époque. Avec des averses de larmes qui brouilleront vos yeux, tout juste émerveillés par des séquences ayant la beauté et le calme de jardin japonais. Le format cinémascope n'est jamais aussi proche de l'art pictural qu'avec un jardin filmé à travers l'intérieur d'une maison traditionnel. Le film est donc parsemé de tableaux aux proportions proches du nombre d'or, calmes et contemplatifs. Les moments de tension ou de détresse n'en sont alors que plus forts. Mention spéciale, donc, à cette mise en scène qui fait honneur au raffinement japonais.

Un air de famille avec un certain pays
Pour ceux qui connaissent Goshu le violoniste ou le Train de nuit dans la Voie lactée, vous serez une fois de plus ravis des clins d'œil présent dans le film. Les œuvres japonaises en regorgent et bien sûr que l'on guette chaque minute pour les apercevoir dans ce film hommage. Mais, même sans connaître les œuvres, vous apprécierez l'histoire. Pour ce Japon que certains voudraient préserver dans le formole et qui semble déjà tourner une page de son histoire. Avec son ouverture sur l'occident, l'émancipation des jeunes, la condition féminine, dont le traitement bénéficie d'un silence assourdissant par la mise en retrait des personnages féminins. Sans parler de la petitesse de l'homme face à la nature déréglée et ce besoin irrépressible de vouloir la contrôler, plutôt que la respecter. Vous l'avez compris, ce film est résolument moderne et résonne avec notre époque. Il dépasse les frontières et le temps et vous laisse à réfléchir sur le sens de la vie. Comme les œuvres de Miyazawa Kenji.

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Father of the Milky Way Railroad (2023) poster

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