Un thriller (presque) parfait
Alors que je ne pensais plus jamais entendre parler du détective Takano Hideaki (Aoki Munetaka), voilà qu'il revient en ce début 2022 dans un nouveau spin-off à la trilogie Satsujin Bunsekihan, initiée par Ishi no Mayu. Le très inspiré par l'Égypte, Jashin no Tenbin Koan Bunseki Han, dont il est cette fois-ci le personnage principal. Avant de-ci attaquer, il est temps de se replonger dans un des monuments du thriller policier Japonais des années 2010-2020 qui a donné trois séries et deux spin-offs à chaine WOWOW.
Le postulat de base est classique (trop ?). Une jeune rookie, Kimura Fumino débute dans la police criminelle après de brillantes études. Son passé a aiguisé son sens de la justice, mais pas facile de s'imposer quand on est une jeune femme dans ce milieu d'hommes. Si les clichés sont nombreux, surtout au début, ils sont, ne nous en cachons pas, encore bien présents dans cette société patriarcale et l'excellent jeu des acteurs hommes ne sonne pas faux face à cette misogynie larvée ou affichée. Même son partenaire Aoki Munetaka, pourtant bienveillant et s'attachant à sa jeune collègue, reste maladroit quand il s'agit de vouloir protéger cette "faible femme".
Heureusement, si on peut dire, les évènements vont rapidement l'obliger à gagner en maturité. Tout en apprenant, pour Aoki Munetaka, l'importance des liens entre partenaires, devenant pour elle un mentor, un père, un ami…, et pour lui la clé pour obtenir une sorte de rédemption. Ses deux acteurs transportent la série de cinq épisodes, mais ils ne sont pas seuls. L'équipe de section criminelle, qui sera récurrente tout au long de la trilogie, a une place de choix dans le scénario et les supérieurs également. Les vieux de la vielle, comme Watanabe Ikkei, sont très bons et ne se contentent pas de faire les gentils papys avec notre héroïne. Chaque personnage va se libérer progressivement de son cocon, faisant écho avec le titre plus que le thème.
Mais c'est bien sûr le 3e personnage principal qui donne tout le sel à ce premier volet. Ce Toremi, qui n'apparaîtra que bien tard, mais qui sera présent dès les premières minutes. L'ombre de Seven, Du silence des agneaux et autres thrillers à l'américaine plane sur cette série. Le serial killer dont on entend uniquement la voix déformée une longue partie de l'histoire, se joue clairement de la police japonaise. Comme si elle avait besoin de ça. Le thème principal, rappelé dans le titre, éveille la curiosité. Les cocons de pierre rappelant sciemment les ensevelis de Pompéi est une référence historique qui reste malheureusement sous-exploitée. Même si la mise en scène, joue l'écœurement ou le gore. Non, ne cherchez pas un référencement historique pointilleux dans cette série, avec professeur d'université en side kicks, mais plutôt une plongée dans la vie chaotique de ses policiers dont seul le bon accomplissement de la mission compte. Une mise en parenthèses de leur vie sociale, extrêmement bien menée par la réalisation.
D'une noirceur dérangeante, d'un suspense haletant, impossible d'en dire plus pour donner envie de regarder cette première saison, si ce n'est que la musique est en adéquation extrême avec le thème. Des thèmes musicaux, justement, qui vous marqueront pour longtemps, mais pas que. Le cadrage, les moments de tension, tout est pro et léché. Le cinéma n'est pas loin, s'il n'y avait ses petites maladresses propres aux dramas japonais.
Il faut bien en parler, vu le gâchis que cela représente du point de vue de l'ambiance qu'il a été si difficile à mettre en place. Je parle des flashbacks bien sûr, qui ne sont pas du tout à la hauteur du reste de la réalisation. Les couleurs sépias ne suffisent pas toujours à créer de l'émotion et ce n'est pas le jeu de Nakamura Toru, qui dans une comédie s'en sort toujours haut la main, mais là, il est complètement à côté de la plaque. Une petite fausse note qui agace, mais qui ne gâche en rien le talent de mise en scène et d'acting du reste de la série. Une série noire, qui oblige une fois de plus le Japon à se regarder dans le miroir. Une thématique intéressante, mais sous exploitée, et surtout des acteurs qui donnent le meilleur d'eux même, se libérant du cocon formaté des séries de détectives à la japonaise, pour vraiment embrasser un style plus occidental et sombre.
Le postulat de base est classique (trop ?). Une jeune rookie, Kimura Fumino débute dans la police criminelle après de brillantes études. Son passé a aiguisé son sens de la justice, mais pas facile de s'imposer quand on est une jeune femme dans ce milieu d'hommes. Si les clichés sont nombreux, surtout au début, ils sont, ne nous en cachons pas, encore bien présents dans cette société patriarcale et l'excellent jeu des acteurs hommes ne sonne pas faux face à cette misogynie larvée ou affichée. Même son partenaire Aoki Munetaka, pourtant bienveillant et s'attachant à sa jeune collègue, reste maladroit quand il s'agit de vouloir protéger cette "faible femme".
Heureusement, si on peut dire, les évènements vont rapidement l'obliger à gagner en maturité. Tout en apprenant, pour Aoki Munetaka, l'importance des liens entre partenaires, devenant pour elle un mentor, un père, un ami…, et pour lui la clé pour obtenir une sorte de rédemption. Ses deux acteurs transportent la série de cinq épisodes, mais ils ne sont pas seuls. L'équipe de section criminelle, qui sera récurrente tout au long de la trilogie, a une place de choix dans le scénario et les supérieurs également. Les vieux de la vielle, comme Watanabe Ikkei, sont très bons et ne se contentent pas de faire les gentils papys avec notre héroïne. Chaque personnage va se libérer progressivement de son cocon, faisant écho avec le titre plus que le thème.
Mais c'est bien sûr le 3e personnage principal qui donne tout le sel à ce premier volet. Ce Toremi, qui n'apparaîtra que bien tard, mais qui sera présent dès les premières minutes. L'ombre de Seven, Du silence des agneaux et autres thrillers à l'américaine plane sur cette série. Le serial killer dont on entend uniquement la voix déformée une longue partie de l'histoire, se joue clairement de la police japonaise. Comme si elle avait besoin de ça. Le thème principal, rappelé dans le titre, éveille la curiosité. Les cocons de pierre rappelant sciemment les ensevelis de Pompéi est une référence historique qui reste malheureusement sous-exploitée. Même si la mise en scène, joue l'écœurement ou le gore. Non, ne cherchez pas un référencement historique pointilleux dans cette série, avec professeur d'université en side kicks, mais plutôt une plongée dans la vie chaotique de ses policiers dont seul le bon accomplissement de la mission compte. Une mise en parenthèses de leur vie sociale, extrêmement bien menée par la réalisation.
D'une noirceur dérangeante, d'un suspense haletant, impossible d'en dire plus pour donner envie de regarder cette première saison, si ce n'est que la musique est en adéquation extrême avec le thème. Des thèmes musicaux, justement, qui vous marqueront pour longtemps, mais pas que. Le cadrage, les moments de tension, tout est pro et léché. Le cinéma n'est pas loin, s'il n'y avait ses petites maladresses propres aux dramas japonais.
Il faut bien en parler, vu le gâchis que cela représente du point de vue de l'ambiance qu'il a été si difficile à mettre en place. Je parle des flashbacks bien sûr, qui ne sont pas du tout à la hauteur du reste de la réalisation. Les couleurs sépias ne suffisent pas toujours à créer de l'émotion et ce n'est pas le jeu de Nakamura Toru, qui dans une comédie s'en sort toujours haut la main, mais là, il est complètement à côté de la plaque. Une petite fausse note qui agace, mais qui ne gâche en rien le talent de mise en scène et d'acting du reste de la série. Une série noire, qui oblige une fois de plus le Japon à se regarder dans le miroir. Une thématique intéressante, mais sous exploitée, et surtout des acteurs qui donnent le meilleur d'eux même, se libérant du cocon formaté des séries de détectives à la japonaise, pour vraiment embrasser un style plus occidental et sombre.
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