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Kenseiden

France

Kenseiden

France
Paripi Komei japanese drama review
Ongoing 6/10
Paripi Komei
1 people found this review helpful
by Kenseiden
Nov 1, 2023
6 of 10 episodes seen
Ongoing
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 8.0
Music 9.5
Rewatch Value 8.0

Big in China

Les multivers sont multiples et parfois poreux. C'est ce que tente de nous démontrer cette improbable adaptation d'un manga, mélangeant le showbiz à la Japonaise et les guerres des 3 Royaumes dans la Chine du début du 1er millénaire.

Ultra référencé sur le sujet, il pourra rebuter les occidentaux peu férus d'histoire et de stratégie guerrière, vielles qui plus est, d'il y a bientôt 2000 ans. Et même si la grande histoire peut se révéler passionnante, preuves sont les films, jeux vidéo, animes et même jeux de carte à collectionner dont les succès ne démordent pas dans toute l'Asie, le seul thème ne donne pas forcément l'envie nécessaire au petit Français. Costumes décalés et riches de détails, quiproquos temporels, on nage en plein "Les visiteurs", l'humour franchouillard en moins. Et heureusement, car une finesse toute japonaise sera bienvenue pour montrer les bonnes manières des empaleurs guerriers du 3ᵉ siècle de notre ère. Pas dupe, les bons sentiments de notre coupeur de têtes et héros de guerre Zhuge Liang Kongming sont mises en avant pour le drama, afin de trancher avec l'abrupté du monde moderne et en particulier ce showbiz, paroxysme de la vulgarité et des faux-semblants, si bien dénoncés et en même temps si bien exploité dans l'œuvre elle. Tout comme dans "Oshi no Ko", par exemple.

C'est dans ce monde de brutes que la jeune Eiko, interprétée par Kamishiraishi Moka (qui d'autre ?) Cherchera à percer, avec donc pour encombrant mentor, Paripi Koumei. Le petit nom d'impresario de notre grand général. Si on fait fi de ce costume qu'il aborde sans cesse, nous rappelant qu'on est en fasse d'une adaptation de manga sans recherche d'un semblant de cohérence scénaristique ou historique, on peut prendre un sacré plaisir à suivre les aventures musicales de notre petite Adieu. Pour ceux qui suivent sa carrière depuis ses débuts, je parle bien dans le monde réel, le scénario rentre en résonance avec sa propre vie. Les personnages secondaires font irrémédiablement penser à des groupes ou des artistes actuelles en les parodiant, mais jamais en étant méchant. Le manga ne cherche pas à dénoncer cette industrie, il transpire l'amour de la J-music et lui rend hommage de la plus belle manière, même beaucoup la considèrent comme de la soupe commerciale.

Ainsi, Adieu, qu'on appellera, certainement maintenant, Eiko compose pour la série, chante et montre même sont processus de travail que l'on sent réel. Son enthousiasme quand elle prend la guitare n'est pas surjoué et sa voix n'égale que son sourire comme arme de bien-être massif. Vos oreilles seront un peu moins caressées avec les autres chanteurs, notamment lorsque Mukai Osamu, l'excellent interprète de party Boy Kongming poussera la chansonnette. Et cela même si QueenBee fait une apparition au côté d'autre featuring que j'ai d'ailleurs du mal à cerner. Ses deux multivers que sont la Chine des trois royaumes et ce showbiz parallèle débordent complètement sur le monde réel en déversant pour l'un des cartes à jouer et pour l'autre des clips et autres morceaux sur les plateformes de streaming légales, rendant plus vraie que nature les artistes. Au moment de cette chronique, Eiko a déjà deux titres sur Spotify qui font évidemment partie de ma playlist. Quoi de plus naturel pour un fan d'Adieu.

Mais ne quittez pas la série trop vite, si vous n'êtes pas fan de ces deux mondes. Donnez-lui quand même sa chance. Les costumes et les décors sont classieux, fashions ou grotesques. C'est au choix. Mais ils vous donneront, tout de même, une belle coloration à votre rétine. Les couleurs sont particulièrement bien choisies et chaleureuses. Elles rappellent que la période d'Halloween, au Japon, ressemble plus au carnaval brésilien ou à une Love parade allemande (on croisera même des véhicules improbables) qu'à un film de John Carpenter. Vous y croiserez également Dean Fujioka dans des décors somptueux de foret de bambou, parlant un mandarin parfait et tout en costume d'époque. Ce qui, j'en suis sûr, rajoutera des couleurs dans les yeux de beaucoup de personnes et pas seulement à Singapour.
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