Du travail d'orfièvre.... de l'or
On l'aura attendu ce Golden Kamuy(i?), version live action, depuis la parution du premier chapitre, en 2014. Malheureusement pour les fans de la série, ce film mainte fois annoncé sort dans un contexte propice aux comparaisons hors sujet, par des millions d'autoproclamés spécialistes de l'adaptation live de manga. Il faut dire que, depuis un an et le succès de One Piece on assiste à une mise en avant sur les réseaux des live actions, pourtant méprisés durant des décennies par l'occident. Ni meilleurs, ni plus nombreux qu'avant, ils profitent juste de la caisse de résonance de Netflix X Disney +, couplé aux influenceurs en couche culotte qui répètent à tue-tête au chef-d'œuvre. Forcément trop jeunes pour connaître si ce n'est que ceux sortis il y a 2 ans. Mais après le succès de City Hunter, ces charognes sans talent guettent la fausse note pour pouvoir crier à nouveau au massacre de leur shōnen adoré.
Mais avec Golden Kamuy, ils vont se casser les crocs, car bien des mois avant tout ce buzz, le fan, le vrai, savait qu'il aurait droit à un chef-d'œuvre d'adaptation, pour ce chef-d'œuvre du seinen d'aventure.
Bien évidemment, étant moins connu dans le monde occidental qu'un One Piece, cette chasse au trésor sur les terres glacées d'Hokkaido en est par bien des côtés bien plus adulte et, par conséquent, moins aseptisée. Les réseaux de toute sorte s'emparent alors de son côté seinen pour mettre en exergue les scènes violentes, pourtant pas si nombreuses pour une durée de 2h. On lira, par exemple, film interdit au moins de 16 ans dans le top 3 Netflix et d'autres conneries à "cliques". En réalité, le réalisme du film dérange. Encore plus quand un manga et un animé en a été l'inspiration. L'horreur de la guerre de tranchée (Russo-japonaise de l'ère Meiji) la brutalité de la chasse pour la survie du peuple Ainou, dans un grand nord hostile, choquent l'occidental habitué au lissage à la Disney, depuis Bambie.
Et là, on a notre première bonne nouvelle. On sent très peu la volonté de Netflix de lisser la série pour le marché internationale. Manque de temps surement, il faut battre le fer de la hype des live action tant qu'il est chaud. On est plongé dès les premières minutes dans le Japon du début du 20ᵉ siècle et on n'en sortira quasiment pas. Très peu d'anachronisme, pour un film à la fidélité exemplaire par rapport au manga et à l'histoire. Elle en est même flippante, car 10 ans bientôt après l'avoir découvert, chaque situation, décors, costume, dialogue et attitude des personnages me rappelle ce manga. Au point où je me suis dit pour la première fois depuis ma tendre enfance, à quoi bon adapter les mangas (seinen) encore en animes ? Le film est en tout point à la hauteur et je dirais même qu'il dépasse l'adaptation entamée en 2018., que j'ai abandonné depuis la 2ᵉ saison.
Alors bien sûr, c'est mon admiration pour les acteurs qui me fait dire cela et 99% des spectateurs du film ne feront pas attention à quel point ils ont réussis à incarner les personnages originaux. Que ce soit Yamazaki Kento en Sugimoto Saichi, sur lequel je n'aurais pas parié une pièce d'or ou Yamada Anna en Asirpa, en quelle, je croyais à peine plus. J'ai ressenti, pour la première fois, prendre réellement vie des personnages de fiction. Alors oui, je n'ai surement pas assez vu d'adaptations en live action de ma vie. Mais le jeu est si parfait, que pour moi ces personnages de papier sont devenus bien réels. On pourra regretter de-ci de-là une cicatrice maladroitement maquillée, mais tout dans la mise en scène, les décors, les costumes et les effets spéciaux participe à la vérité du propos. Des décors splendides, souvent tournés en extérieur ou des reconstitutions de village, Aïnou ou ces villes de pionniers. Mais quelle débauche de moyens et ...d'amour de la part de la production, dans la volonté de transmettre l'histoire et la beauté de son pays. Ce film transpire l'amour des traditions, de la nature, l'exacerbation des sentiments et des valeurs humaines, dans un monde baigné par une violence autant sauvage qu'humaine.
La matière première était évidemment d'une qualité sans pareil. Satoru Noda, l'auteur, a travaillé d'arrache-pied à faire connaître l'histoire du peuple Aïnous. Le réalisateur et toute l'équipe de production ont souhaité garder, malgré l'étiquette film à grand spectacle, ce côté pédagogique, mais surtout pas "donneur de leçons". Des voix off ou quelques annotations, ne coupent en rien un rythme infernal qui ne vous feront pas remarquer les deux heures passées. Au contraire, vous êtes impatient de connaitre la suite, même si pour les néophytes, la toute dernière seconde va vous gâcher un peu le suspense. Mais il me semble que les Netflixvores ne regardent jamais les postes génériques, persuadé que les 2 min restantes ne sont que la longue liste des doubleurs.
Bien sûr, sans avoir la durée et l'aura d'un One Piece, l'histoire de cette énième chasse aux trésors, même en live, ne révolutionne pas le genre. Mais la galerie de personnages, même secondaires, est au niveau du mètre étalon. Qui d'autre que Yamoto Yuma aurait pu interpréter le roi de l'évasion, par exemple. J'ai l'impression de le voir partout en ce moment. Comme on le pensait déjà beaucoup, à sa sortie, Golden Kamui aurait dû être un succès international en Manga ou animé. Mais phagocyté par son illustre aïeul et des tonnes de clones shonen initiatiques isekai, il a eu du mal à trouver d'écho à l'international et même dans son propre pays, toujours mal à l'aise avec son histoire récente. J'ose espérer qu'aux US (grand décideur du bon gout pour le reste de l'occident), il trouvera enfin écho avec la propre histoire du pays des pionniers, dont les similitudes sont troublantes. Encore une fois, je reste persuadé que toutes les qualités sont là pour en faire une grande série en live. L'humour est intact et c'est aussi sa grande force. Asirpa vous fera fondre ( de rire, de larmes) et l'histoire de Sugimoto vous prendra aux tripes. La violence et l'action peuvent être un peu trop présentes et vous feront détourner le regard quelques secondes. En fait, c'est simple, quand vous voyez un ours, fuyez ! tout du moins du regard. Un grand moment d'aventure et d'émotion, dont certains ne retiendront que ses passages. Et on se demande encore qui sont les sauvages.
Mais avec Golden Kamuy, ils vont se casser les crocs, car bien des mois avant tout ce buzz, le fan, le vrai, savait qu'il aurait droit à un chef-d'œuvre d'adaptation, pour ce chef-d'œuvre du seinen d'aventure.
Bien évidemment, étant moins connu dans le monde occidental qu'un One Piece, cette chasse au trésor sur les terres glacées d'Hokkaido en est par bien des côtés bien plus adulte et, par conséquent, moins aseptisée. Les réseaux de toute sorte s'emparent alors de son côté seinen pour mettre en exergue les scènes violentes, pourtant pas si nombreuses pour une durée de 2h. On lira, par exemple, film interdit au moins de 16 ans dans le top 3 Netflix et d'autres conneries à "cliques". En réalité, le réalisme du film dérange. Encore plus quand un manga et un animé en a été l'inspiration. L'horreur de la guerre de tranchée (Russo-japonaise de l'ère Meiji) la brutalité de la chasse pour la survie du peuple Ainou, dans un grand nord hostile, choquent l'occidental habitué au lissage à la Disney, depuis Bambie.
Et là, on a notre première bonne nouvelle. On sent très peu la volonté de Netflix de lisser la série pour le marché internationale. Manque de temps surement, il faut battre le fer de la hype des live action tant qu'il est chaud. On est plongé dès les premières minutes dans le Japon du début du 20ᵉ siècle et on n'en sortira quasiment pas. Très peu d'anachronisme, pour un film à la fidélité exemplaire par rapport au manga et à l'histoire. Elle en est même flippante, car 10 ans bientôt après l'avoir découvert, chaque situation, décors, costume, dialogue et attitude des personnages me rappelle ce manga. Au point où je me suis dit pour la première fois depuis ma tendre enfance, à quoi bon adapter les mangas (seinen) encore en animes ? Le film est en tout point à la hauteur et je dirais même qu'il dépasse l'adaptation entamée en 2018., que j'ai abandonné depuis la 2ᵉ saison.
Alors bien sûr, c'est mon admiration pour les acteurs qui me fait dire cela et 99% des spectateurs du film ne feront pas attention à quel point ils ont réussis à incarner les personnages originaux. Que ce soit Yamazaki Kento en Sugimoto Saichi, sur lequel je n'aurais pas parié une pièce d'or ou Yamada Anna en Asirpa, en quelle, je croyais à peine plus. J'ai ressenti, pour la première fois, prendre réellement vie des personnages de fiction. Alors oui, je n'ai surement pas assez vu d'adaptations en live action de ma vie. Mais le jeu est si parfait, que pour moi ces personnages de papier sont devenus bien réels. On pourra regretter de-ci de-là une cicatrice maladroitement maquillée, mais tout dans la mise en scène, les décors, les costumes et les effets spéciaux participe à la vérité du propos. Des décors splendides, souvent tournés en extérieur ou des reconstitutions de village, Aïnou ou ces villes de pionniers. Mais quelle débauche de moyens et ...d'amour de la part de la production, dans la volonté de transmettre l'histoire et la beauté de son pays. Ce film transpire l'amour des traditions, de la nature, l'exacerbation des sentiments et des valeurs humaines, dans un monde baigné par une violence autant sauvage qu'humaine.
La matière première était évidemment d'une qualité sans pareil. Satoru Noda, l'auteur, a travaillé d'arrache-pied à faire connaître l'histoire du peuple Aïnous. Le réalisateur et toute l'équipe de production ont souhaité garder, malgré l'étiquette film à grand spectacle, ce côté pédagogique, mais surtout pas "donneur de leçons". Des voix off ou quelques annotations, ne coupent en rien un rythme infernal qui ne vous feront pas remarquer les deux heures passées. Au contraire, vous êtes impatient de connaitre la suite, même si pour les néophytes, la toute dernière seconde va vous gâcher un peu le suspense. Mais il me semble que les Netflixvores ne regardent jamais les postes génériques, persuadé que les 2 min restantes ne sont que la longue liste des doubleurs.
Bien sûr, sans avoir la durée et l'aura d'un One Piece, l'histoire de cette énième chasse aux trésors, même en live, ne révolutionne pas le genre. Mais la galerie de personnages, même secondaires, est au niveau du mètre étalon. Qui d'autre que Yamoto Yuma aurait pu interpréter le roi de l'évasion, par exemple. J'ai l'impression de le voir partout en ce moment. Comme on le pensait déjà beaucoup, à sa sortie, Golden Kamui aurait dû être un succès international en Manga ou animé. Mais phagocyté par son illustre aïeul et des tonnes de clones shonen initiatiques isekai, il a eu du mal à trouver d'écho à l'international et même dans son propre pays, toujours mal à l'aise avec son histoire récente. J'ose espérer qu'aux US (grand décideur du bon gout pour le reste de l'occident), il trouvera enfin écho avec la propre histoire du pays des pionniers, dont les similitudes sont troublantes. Encore une fois, je reste persuadé que toutes les qualités sont là pour en faire une grande série en live. L'humour est intact et c'est aussi sa grande force. Asirpa vous fera fondre ( de rire, de larmes) et l'histoire de Sugimoto vous prendra aux tripes. La violence et l'action peuvent être un peu trop présentes et vous feront détourner le regard quelques secondes. En fait, c'est simple, quand vous voyez un ours, fuyez ! tout du moins du regard. Un grand moment d'aventure et d'émotion, dont certains ne retiendront que ses passages. Et on se demande encore qui sont les sauvages.
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