Un très bon moment de franche rigolade accouplé à une émotion certaine
Jung Bo Hoon a peu écrit. Mais il a bien écrit.
Après "Prison Playbook" et les turbulences drôles et attachantes d'une cohabitation forcée entre prisonnier , le scénariste nous conte ici une tranche de vie à travers le regard de joueurs de badminton. Si on peut regretter que le badminton, qui sert ici seulement de scène pour nous retranscrire des relations humaines, que cela soit entre les joueurs ou entre les villageois, nous pouvons applaudir tout de même sur l'écriture brillante de ces personnages.
Ah le badminton, je me revois encore voler avec insouciance durant ma prime jeunesse vers le filet, raquette à la main, plongeant avec "classe" sur le volant capricieux... C'est une des raisons qui m'amènent aujourd'hui à écrire sur "Racket Boys", ça et aussi ma tendance naturelle à aimer les dramas traitant de sport (ne pas oublier que l'un de mes mangas de chevet reste encore et toujours "Touch" mais aussi "I'll Generation Basket"...).
C'est un sport loin d'être aussi populaire que le basket ball ou le football (chez nous) ou encore le base ball.
Du moins, c'est ce que je pensais.
Après quelques petites recherches (afin de ne pas me coucher trop bête), j'apprend que le badminton était assidûment pratiqué en Chine il y a 2000 ans de cela. Plus proche de nous, en Angleterre, le battledore and shuttlecock serait l'ancêtre du badminton. Le badminton moderne quant à lui est inspiré du jeu indien poona.
A ma grande surprise, le badminton, celui dont on ne parle jamais, est non seulement le sport le plus pratiqué en Asie ( j'ai toujours naïvement cru que c’était le base-ball…) mais aussi le deuxième sport le plus pratiqué dans le monde après le football, dont le nombre estimé de pratiquant s’élève à 100 millions. Oui, si c’est le sport le plus pratiqué en Asie, c’est plutôt logique….
Il est tout autant logique que les plus grands champions viennent d’Asie. Le pays avec le plus de médaillé aux jeux olympiques est la Chine suivi de l’Indonésie et de la Corée du Sud. Voili, voilou un petit peu de culture sportive.
Mais revenons à nos moutons….Ce drama parle donc de badminton. Du moins, le cadre de ce drama est le badminton. Il faut avouer que le badminton sert ici de base pour nous conter les amitiés d’une bande d’adolescent ainsi que de leur relation avec le monde des adultes à travers leur coach.
C’est un des points négatifs de ce drama : la pratique du sport n’est qu’un prétexte et est donc survolé. Il n’y a aucune explication dudit sport en question. J’aurais aimé, un peu comme dans « Ping Pong Life », des petites touches d’information sur le sport, les règles, les techniques. Nous voyons peu d’évolution au niveau des joueurs, que cela soit durant les compétitions ou dans le peu d’entrainement qui est mis en scène. Yoon Hae Kang est doué, on nous le répète sans cesse, tout autant que Han Se Yoon, ils rencontrent donc très peu d’adversaire qui peuvent réellement les mettre en échec. Il y a donc peu de suspense et peu de remise en question sur leur aptitude sportif. Les autres membres sont plus ou moins talentueux, avec quelques minutes éparpillés sur leur avancement sportif, mais rarement en profondeur, juste assez pour nous rappeler que leur rêves restent tout de même leur sélection nationale et la victoire nationale.
Les affrontements que cela soit amical ou lors d’une compétition sont mis en valeur esthétiquement mais ne sont pas assez passionnants, sportivement parlant. Le spectateur n’assiste pas réellement à une tension lors de ces fameux matchs. Ce qui n’enlève en rien la valeur émotionnelle de ces jeux. Malgré tout ,on y prend du plaisir.
Deuxième point négatif : Si l’amitié des garçons et filles est brillamment mise en valeur tout au long du drama, j’aurais aimé un peu plus d’emphase sur leur relation familiale. Hae Kang est le seul adolescent en relation directe avec sa famille. Bien que l’entente soit bonne avec des fluctuations classiques parents-enfant, au final cela ne durera que le temps d’un épisode. Il y a donc peu d’évolution ou de démonstration entre les protagonistes et leur famille. Juste un liseré, comme Se Yoon et sa mère ou Woo Chan et son père. Touchant mais si peu comme In Seol et son père. Ou inexistant comme Yoon Dam ou Han Seol.
Un parti pris du scénariste qui plaira. Ou pas.
Troisième point négatif : La narration un peu brouillon. Sûrement volontaire. Mais je n’ai pas réussi à m’adapter et à apprécier les nombreux aller-retours entre les nombreux protagonistes. Cette impression, un peu comme un échange de volant, où la caméra saute entre les événements, ces coupures volontaires afin de donner plus de poids à un suspense, que nous devinions au final assez rapidement, étaient frustrantes, de mon point de vue. Un peu comme les réalisations, caméra à l’épaule, volontairement choisi, mais qui ne plaira pas forcément à tous.
Mais alors, me direz-vous….Malgré ces défauts, qui n’en seront pas pour d’autres, c’est un drama qui reste de qualité. La réalisation comme souvent est claire et fluide, avec des images naturelles et une mise en scène esthétique.
L’écriture des protagonistes est plutôt réussie et il vous faudra peu de temps pour vous attacher naturellement à chaque protagoniste. Les liens, que cela soit entre les adolescents ou les villageois, sont émotionnellement bien construits. On rit souvent devant les répliques fantasques de Hae Kang ou devant les actions puériles des divers protagonistes. Actions qui cachent bien souvent une générosité débordante d’affection. L’amitié entre les différents adolescents est mise au devant la scène servant ainsi de moteur à leur désir d’avancer et de grandir. J’ai particulièrement apprécié le fait que cette franche amitié fut rapide à se mettre en place et faisant front face aux obstacles sans jamais faiblir. Il n’y a donc pas de place à la frustration des éventuels malentendus ou de problème relationnels.
Les romances sont mignonnes, on apprécie aussi ici la drôlerie et la chaleur de ces romances, qui correspondent bien à l’idée que j’ai encore en mémoire de l’adolescence et ses premiers amours.
L’histoire des villageois, sans être exceptionnellement bouleversante, reste vraiment agréable à suivre. Chaque personnage a sa propre histoire. Celle qui m’aura la plus émue est celle des citadins, Shin Phil Ja et Kim Tae Ho, leur évolution a été la plus flagrante et leur implication la plus bouleversante.
J’aurais aimé un peu plus d’interaction entre les jeunes et les adultes, le peu qui a été montré m’ayant fait stupidement sourire.
Un drama qui aurait mérité plus de profondeur certes, mais avec un indice émotionnel assez élevé vous obligeant à sourire tout le long, voire parfois a retenir subrepticement vos larmes. Si vous recherchez un drama simple à suivre, sans aucune frustration, avec beaucoup d'amour, n'hésitez pas.
Après "Prison Playbook" et les turbulences drôles et attachantes d'une cohabitation forcée entre prisonnier , le scénariste nous conte ici une tranche de vie à travers le regard de joueurs de badminton. Si on peut regretter que le badminton, qui sert ici seulement de scène pour nous retranscrire des relations humaines, que cela soit entre les joueurs ou entre les villageois, nous pouvons applaudir tout de même sur l'écriture brillante de ces personnages.
Ah le badminton, je me revois encore voler avec insouciance durant ma prime jeunesse vers le filet, raquette à la main, plongeant avec "classe" sur le volant capricieux... C'est une des raisons qui m'amènent aujourd'hui à écrire sur "Racket Boys", ça et aussi ma tendance naturelle à aimer les dramas traitant de sport (ne pas oublier que l'un de mes mangas de chevet reste encore et toujours "Touch" mais aussi "I'll Generation Basket"...).
C'est un sport loin d'être aussi populaire que le basket ball ou le football (chez nous) ou encore le base ball.
Du moins, c'est ce que je pensais.
Après quelques petites recherches (afin de ne pas me coucher trop bête), j'apprend que le badminton était assidûment pratiqué en Chine il y a 2000 ans de cela. Plus proche de nous, en Angleterre, le battledore and shuttlecock serait l'ancêtre du badminton. Le badminton moderne quant à lui est inspiré du jeu indien poona.
A ma grande surprise, le badminton, celui dont on ne parle jamais, est non seulement le sport le plus pratiqué en Asie ( j'ai toujours naïvement cru que c’était le base-ball…) mais aussi le deuxième sport le plus pratiqué dans le monde après le football, dont le nombre estimé de pratiquant s’élève à 100 millions. Oui, si c’est le sport le plus pratiqué en Asie, c’est plutôt logique….
Il est tout autant logique que les plus grands champions viennent d’Asie. Le pays avec le plus de médaillé aux jeux olympiques est la Chine suivi de l’Indonésie et de la Corée du Sud. Voili, voilou un petit peu de culture sportive.
Mais revenons à nos moutons….Ce drama parle donc de badminton. Du moins, le cadre de ce drama est le badminton. Il faut avouer que le badminton sert ici de base pour nous conter les amitiés d’une bande d’adolescent ainsi que de leur relation avec le monde des adultes à travers leur coach.
C’est un des points négatifs de ce drama : la pratique du sport n’est qu’un prétexte et est donc survolé. Il n’y a aucune explication dudit sport en question. J’aurais aimé, un peu comme dans « Ping Pong Life », des petites touches d’information sur le sport, les règles, les techniques. Nous voyons peu d’évolution au niveau des joueurs, que cela soit durant les compétitions ou dans le peu d’entrainement qui est mis en scène. Yoon Hae Kang est doué, on nous le répète sans cesse, tout autant que Han Se Yoon, ils rencontrent donc très peu d’adversaire qui peuvent réellement les mettre en échec. Il y a donc peu de suspense et peu de remise en question sur leur aptitude sportif. Les autres membres sont plus ou moins talentueux, avec quelques minutes éparpillés sur leur avancement sportif, mais rarement en profondeur, juste assez pour nous rappeler que leur rêves restent tout de même leur sélection nationale et la victoire nationale.
Les affrontements que cela soit amical ou lors d’une compétition sont mis en valeur esthétiquement mais ne sont pas assez passionnants, sportivement parlant. Le spectateur n’assiste pas réellement à une tension lors de ces fameux matchs. Ce qui n’enlève en rien la valeur émotionnelle de ces jeux. Malgré tout ,on y prend du plaisir.
Deuxième point négatif : Si l’amitié des garçons et filles est brillamment mise en valeur tout au long du drama, j’aurais aimé un peu plus d’emphase sur leur relation familiale. Hae Kang est le seul adolescent en relation directe avec sa famille. Bien que l’entente soit bonne avec des fluctuations classiques parents-enfant, au final cela ne durera que le temps d’un épisode. Il y a donc peu d’évolution ou de démonstration entre les protagonistes et leur famille. Juste un liseré, comme Se Yoon et sa mère ou Woo Chan et son père. Touchant mais si peu comme In Seol et son père. Ou inexistant comme Yoon Dam ou Han Seol.
Un parti pris du scénariste qui plaira. Ou pas.
Troisième point négatif : La narration un peu brouillon. Sûrement volontaire. Mais je n’ai pas réussi à m’adapter et à apprécier les nombreux aller-retours entre les nombreux protagonistes. Cette impression, un peu comme un échange de volant, où la caméra saute entre les événements, ces coupures volontaires afin de donner plus de poids à un suspense, que nous devinions au final assez rapidement, étaient frustrantes, de mon point de vue. Un peu comme les réalisations, caméra à l’épaule, volontairement choisi, mais qui ne plaira pas forcément à tous.
Mais alors, me direz-vous….Malgré ces défauts, qui n’en seront pas pour d’autres, c’est un drama qui reste de qualité. La réalisation comme souvent est claire et fluide, avec des images naturelles et une mise en scène esthétique.
L’écriture des protagonistes est plutôt réussie et il vous faudra peu de temps pour vous attacher naturellement à chaque protagoniste. Les liens, que cela soit entre les adolescents ou les villageois, sont émotionnellement bien construits. On rit souvent devant les répliques fantasques de Hae Kang ou devant les actions puériles des divers protagonistes. Actions qui cachent bien souvent une générosité débordante d’affection. L’amitié entre les différents adolescents est mise au devant la scène servant ainsi de moteur à leur désir d’avancer et de grandir. J’ai particulièrement apprécié le fait que cette franche amitié fut rapide à se mettre en place et faisant front face aux obstacles sans jamais faiblir. Il n’y a donc pas de place à la frustration des éventuels malentendus ou de problème relationnels.
Les romances sont mignonnes, on apprécie aussi ici la drôlerie et la chaleur de ces romances, qui correspondent bien à l’idée que j’ai encore en mémoire de l’adolescence et ses premiers amours.
L’histoire des villageois, sans être exceptionnellement bouleversante, reste vraiment agréable à suivre. Chaque personnage a sa propre histoire. Celle qui m’aura la plus émue est celle des citadins, Shin Phil Ja et Kim Tae Ho, leur évolution a été la plus flagrante et leur implication la plus bouleversante.
J’aurais aimé un peu plus d’interaction entre les jeunes et les adultes, le peu qui a été montré m’ayant fait stupidement sourire.
Un drama qui aurait mérité plus de profondeur certes, mais avec un indice émotionnel assez élevé vous obligeant à sourire tout le long, voire parfois a retenir subrepticement vos larmes. Si vous recherchez un drama simple à suivre, sans aucune frustration, avec beaucoup d'amour, n'hésitez pas.
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